Gwladys est née le 18 avril 1982 à Paris. Son père, René Lecarpentier, né en 1942, orphelin dès son plus jeune âge, a grandi à la dure comme garçon de ferme dans le Béarn. Il égaya l'enfance de sa fille de ses chants en patois et d'une certaine poésie bucolique. Gwladys tient de ce père, menuisier-ébéniste de métier, ses valeurs issues du monde agricole et l'amour de la nature.
Sa mère, Nelly Davies, est née en 1940 à Maisons-Laffite. Elle est le fruit d'un amour entre Joséphine Davies, issue d'une famille tchéquo-anglaise de propriétaires et entraîneurs de chevaux de course, et de James Winkfield.
Ce dernier fut un célèbre jockey noir américain à la vie et au palmarès hors norme : vainqueur back to back du Kentucky Derby en 1901 et 1902, représentant du Tsar Nicolas II sur les champs de course européens, puis propriétaire de ses propres écuries à Maisons-Laffite.

         Photographie de James Winkfield montant Mich 
(1928, Longchamps)

Gwladys passe la première partie de son enfance entre les Yvelines et le Loir-et-cher ; la semaine en ville et les week-ends à la campagne, où elle met le pied à l'étrier vers l'âge de 5 ans. En 1989, ses parents divorcent et c'est un réel déchirement pour la petite fille.
A 12 ans, elle suit sa mère qui s'est définitivement installée à La Jouannière, dans le Loir-et-Cher. Elle entre au collège et une période plus difficile de son adolescence commence. Gwladys subit régulièrement les brimades de ses camarades de classe et découvre ce qu’est le racisme. Elle se réfugie alors dans les bois et auprès des chevaux.
Vers 14 ans, elle commence à bien monter à cheval et s'engage sur ses premiers concours complets.
Il lui manque l'esprit de compétition pour briller, mais elle possède une grande qualité : elle comprend les chevaux. La gérante de son club remarque son talent et lui confie dès lors des chevaux à travailler. Ses parents lui offrent un scooter pour se rendre plusieurs fois par semaine aux écuries. C'est l'émancipation !
Elle quitte son petit hameau et rentre au lycée à Blois. L'environnement est beaucoup plus cosmopolite. Elle s’entoure de nombreux amis, de tous horizons. Elle est déjà semi-nomade et pose son baluchon chez les uns et les autres. Elle découvre et s’enrichit de nouvelles cultures : cambodgienne, marocaine, africaine du centre et de l'Ouest... Elle aime à dire que ce fut pour elle la période du voyage immobile !
L’an 2000 : Bac L en poche, elle monte sur Paris pour s’inscrire à la Sorbonne Nouvelle. Elle étudie les lettres et civilisations espagnoles et arabes. Bien qu’elle y prenne goût, elle réalise que la fac n’est visiblement pas faite pour elle. Elle se sent plus l’âme d’un rat des champs que d’un rat de bibliothèque ! Gwladys se réoriente alors vers des études hôtelières. Elle se forme en alternance au sein de 3 belles maisons parisiennes : le Napoléon, les groupes Melia et Accor. Les vacances et les rencontres sont pour elles les premières opportunités de réellement voyager. Elle visite l'Espagne, l'Italie, l'Angleterre et le Maroc ; puis le Mexique, en 2002. Ce pays l'adopte ! Sans trop savoir pourquoi, elle s'y sent chez elle... Et curieusement, elle a plus l'apparence physique d'une enfant de mésoamérique que d'ailleurs.
Sa carrière prend son envol en 2004. Elle passe 6 mois à New York comme Manager Banquets pour le Sofitel. L'année suivante, direction la Suisse pour compléter sa formation à l'école hôtelière de Glion. En parallèle, elle se perfectionne en dressage dans une écurie à proximité du campus.
Elle est ensuite recrutée par le groupe Four Seasons, qui la renvoie au Mexique, sur la côte pacifique. Durant son temps libre, elle découvre l’équitation de travail. Malgré de maigres dispositions à jouer du lasso, elle se nourrit de nombreux échanges avec les charros et apprécie particulièrement cette équitation qui lui semble plus UTILE.
A 24 ans, la vie la ramène à Paris. Elle vient de décrocher un poste à responsabilités pour une chaîne d'hôtels de luxe. Elle est encore très jeune et apprend à ses dépends les rouages du business dans lequel elle évolue. Certaines pratiques managériales vont à l’encontre de ses principes et elle rejette progressivement tout ce qui touche au consumérisme et à l'hypocrisie en général. Elle ressent un besoin terrible de se recentrer sur l'essentiel et c'est ce qui motivera sa première grande expédition.
Gwladys se remet à cheval et pousse ses recherches jusqu'en Mongolie. Pour s'initier aux techniques du voyage à cheval, elle se forme à ce qu' Emile Brager, grand cavalier au long cours, appelle l'équitation buissonnière. Elle étudie le bâtage, la bourrellerie, la topographie et la maréchalerie ; puis approfondit ses connaissances en soins vétérinaires durant plus d'un an.
En 2009, elle repart pour le Mexique afin d'entreprendre ce périple un peu fou : traverser l'Amérique centrale à cheval. Elle y forme une équipe composée d'une mule, d'un cheval et d'une jument ; cette dernière étant destinée à son compagnon François, qui s'est greffé au projet en cours de préparation. Malheureusement, on ne s'engage pas dans une expédition de 5000 km seulement par amour ! Ainsi, le jeune couple se sépare quelques semaines après leur arrivée au Mexique. Gwladys poursuit seule son voyage avec les deux chevaux, dont un bâté pour une autonomie complète. Quelques centaines de kilomètres plus tard, son père de 68 ans, la rejoint pour l'accompagner à vélo jusqu'à la frontière du Panama.
Ce voyage initiatique, que nombre de ses proches prirent pour une pause sabbatique dans sa carrière, se solde par un changement radical d'orientation professionnelle.
De retour en France, Gwladys entreprend de poursuivre ses recherches dans la voie du cheval et part frapper aux portes du Haras de La Cense où, depuis quelques années, un chuchoteur australien transmet son savoir avec passion. A cette époque, La Cense ne forme que les enseignants déjà titulaires d'un monitorat. Elle intègre donc l'UCPA de la Courneuve et y obtient son diplôme fin 2011.
Elle se présente à nouveau au Haras de la Cense où elle suivra sa formation d'instructrice auprès d'Andy Booth et de Manuel Godin. Ils corrigent ses erreurs d’autodidacte et la méthode enseignée vient structurer le travail de la jeune femme de cheval. Elle y rencontre également Hélène Roche qui lui fait découvrir l'éthologie scientifique.
A partir de 2012, Gwladys ouvre son auto-entreprise et propose ses services dans les domaines du débourrage, de la rééducation équine et de l'enseignement de l'équitation éthologique. C’est une époque où ces nouvelles approches sont encore méconnues de la plupart des cavaliers et propriétaires. Les stages qu'elle organise marchent très bien. Ils lui permettent de mettre des sous de côté et d’envisager un nouveau voyage. C'est un de ses amis, Jean-Louis Gouraud, qui en lui confiant un jour son amour pour le cheval Barbe et en lui vantant les beautés de l'Atlas, influencera le choix de sa prochaine destination.
Les institutions marocaines accompagnent Gwladys dans ce nouveau projet. L'expédition représente une formidable opportunité de vérifier les qualités du Barbe ; et de rendre ses lettres de noblesses à ce cheval qui a permis, à travers la conquête maure, d'enrichir le patrimoine de nos races européennes.
La préparation d’une nouvelle équipe commence en 2013, à Marrakech. Cette fois-ci, la cavalière part seule et parcourt avec ses deux juments plus de 3000 km avant d'arriver à Poitiers neuf mois plus tard. 
Le savoir-faire de la jeune chuchoteuse est repéré par les haras nationaux marocains qui souhaitent valoriser leur races locales et développer les diverses utilisations de leurs chevaux. Gwladys entreprend donc un travail de formation auprès des artistes de l'Académie d'Arts équestres de Marrakech et intervient régulièrement au sein des 5 haras nationaux. Avec l'appui des institutions et Gwladys comme ambassadrice, l'éthologie débarque au Maroc.
Les déplacements de Gwladys, au fil des missions qui lui sont confiées, en font une vraie nomade. Elle pose souvent son baluchon en Alentejo, au Portugal. Elle y entretient depuis plusieurs mois une relation avec un cavalier qu'elle a connu lors de sa dernière expédition. En 2014, le ventre de Gwladys s'arrondit et la nouvelle est accueillie comme la promesse d'une autre aventure pour la future maman. L'étalon lusitanien s'enorgueillit d'abord de la perspective ; mais à la naissance du bébé, il prit la poudre d'escampette au grand galop.
Gwladys reprend ses activités de chuchoteuse et de formatrice. Entre cycles de conférences et projections de son film documentaire « Aoudi, sur les traces du cheval de Berbérie », elle est accueillie chez son ami Emile Brager et sa compagne Marie, en Ardèche. A la ferme muletière, la vie est simple et tranquille.
La même année, Gwladys est invitée à intervenir lors du Festival des Chevaux du Sud, aux Saintes Marie de la Mer. Elle y rencontre Jérémy Durand, réalisateur et photographe, qui vient également faire la promotion de son dernier documentaire sur la Camargue. Une belle amitié se créée.
L'automne s'installant, Gwladys part avec sa fille passer l'hiver au chaud entre le Mexique, le Guatemala et le Panama. Elle y retrouve ses chevaux et ses proches. C'est aussi l'occasion de panser les blessures dues aux derniers événements de sa vie amoureuse. Ce voyage lui permettra de rouvrir son cœur. Elle se rapproche de Jérémy et leur histoire commence... à trois.
Fin 2015, Gwladys est missionnée par les Haras Nationaux marocains pour former une équipe de quatre chuchoteurs. La nouvelle petite famille s'installe donc au Maroc, pour un an, afin d'y mener ce projet, dont le résultat sera présenté avec fierté au Salon International du Cheval d’El Jadida en 2016.
De retour en France, toujours intéressée par l'éthologie équine, Gwladys reprend le chemin des études à l’Université de Rennes. Sous la coupe de Martine Hausberger et d'autres éthologues, elle approfondie sa connaissance de l'espèce cheval. En parallèle, elle renoue avec les disciplines classiques et passe un deuxième monitorat.
La petite famille projette une installation sur le long terme et se laisse séduire par la Vallée du Célé dans le Lot. Fin 2018, Gwladys et Jérémy s'installent au Mas de Peyrelongue pour y ouvrir leur centre de tourisme équestre. Le printemps 2020 est fécond, le couple accueille un deuxième enfant au cœur de ce qu'ils appellent leur petit paradis.
Aujourd'hui, Gwladys Lecarpentier transmet son savoir dans le cadre des formations professionnelles au Mas de Peyrelongue.
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